mercredi 28 janvier 2015

Mardi 27 janvier 2015

Présentation du projet (photo JH)
Jeudi dernier, Françoise et moi-même sommes allés au Foyer des Anciens afin de présenter notre projet de résidence, plus précisément le volet concernant le temps qui passe et solliciter d’éventuels témoignages sur ce sujet. Nous y avons été bien accueillis par Geneviève, toutefois, afin de ne pas perturber jeux de cartes et de société auxquels participait la bonne vingtaine de personnes présentes, nous avons attendu l’heure du goûter pour nous faire entendre. Le temps passe, c’est une évidence, avons-nous dit, et nous le sentons bien dans nos corps qui grincent et se voûtent au fil des années, mais ce n’est pas tant cela qui nous intéresse que de dire comment le temps passe autour de nous, affectant nos modes de vie, modifiant notre environnement et notre rapport aux autres et aux choses matérielles. S’il est clair qu’une partie de l’assistance a prêté une oreille distraite à nos propos -  peut-être par manque d’intérêt, peut-être aussi en raison d’une certaine pudeur (je viens moi-même d’un milieu où parler de soi est toujours suspect et vite qualifié de « déballage »), peut-être par crainte de revenir sur le passé avec forcément ce qu’il brasse de nostalgie et de tristesse - il est en revanche certain que d’autres se prêteront volontiers au jeu pour peu qu’on leur en fasse une demande plus précise. C’est ce que nous avons fait à l’adresse d’une petite dame de 82 ans à l’œil vif, à l’oreille fine et à la mémoire… volubile !

au Club des anciens (photo JH)
 
L’entretien avec Lucette a eu lieu cet après-midi dans les locaux de la médiathèque en présence de Josette, amie de la dame depuis fort longtemps. Cette première cueillette de paroles sera suivie d’autres, je l’espère, car ce n’est qu’ainsi que le projet prendra tout son sens. Je n’en dirai donc rien pour l’heure, juste ferai constat qu’à l’évocation de ce passé lointain – Lucette est arrivée à Vert-le-Grand il y a 72 ans, soit en 1942 ! – des plus jeunes que Françoise et moi-même se diront probablement que ce temps-là, avec voitures à cheval et sans téléphone ni machine à laver, n’était somme toute guère différent du Moyen-Age, voire de la Préhistoire ! Pourtant, comme le dit Lucette, nous étions peut-être plus heureux que les gens d’aujourd’hui ! Et ce sera là le mot de la fin. 



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